Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Peut-être ce flottement, ce « laisser aller » … peut-être ces petits faits … concourent-ils à me donner la vague impression d’une certaine fragilité, ou indécision… L’occasion pour elle d’un travail… Travail d’autant plus évident qu’elle a une ligne de conduite très affirmée et présente, dont tu m’as parlé : protéger Diane. Qu’elle sent fragile. Dont elle se sent responsable – et l’histoire du beau-père ne fait que renforcer ce sentiment… Ainsi qu’elle te l’a sûrement raconté, c’est parce que sa sœur aînée qui est sa grande amie et confidente lui a écrit qu’elle interviendrait si Auragni continuait à garder le silence, qu’elle en est enfin sortie. Pas facile, une histoire pareille (assez fréquente, hélas !)… Curieusement, elle associe son silence au fait qu’elle ne supporterait pas « d’être fâchée avec quelqu’un ». Elle ne porte d’ailleurs aucun jugement sur cet homme, qu’elle décrit comme un être passif, qui aurait besoin, ainsi qu’elle le lui conseillait, d’une psychothérapie ! ... Par ailleurs, une allusion à la vie de Diane ayant fait « des erreurs » avec, si j’ai bien compris, le père d’une des trois autres filles, me fait penser que, décidément, Diane s’est pas mal paumée dans sa vie sentimentale et sans doute sexuelle… Et Auragni, à qui elle s’accroche à tout prix, perçoit tout cela clairement, tout en se gardant bien d’en être dépendante… … Quant à son opinion sur Auroville, faut dire que tes détracteurs ne lui en ont pas donné une bonne image ! D’une certaine manière, et c’est classique, leur venin se retourne contre eux... J’oubliais : quand on a eu fini de déjeuner, ça m’ennuyait un peu de remonter au 27, dans mon « bureau ». Je l’ai donc invitée à monter au 14. Depuis longtemps seule à l’appartement, l’atmosphère y était calme, en ordre, et d’autant plus lumineuse que ce jour-là le ciel était clair. Elle a dit « oh, c’est beau ! », a tout regardé très naturellement. Si bien que, voyant son aisance, je l’y ai laissée seule au moment de reprendre mes séances au 27.

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