Les Mahatmas, traduction du poème de Sri Aurobindo

Sri Krishna, là où il se dissimule sur la terre, Remets lui tout ce que tu sais, tout ce que tu as. Car tu es lui, élu entre les hommes mortels Pour garder la connaissance, une tâche encore aisée Quand le troisième âge préserve la forme divine de l’homme. Mais quand tu verras venir la Kali de fer Et lui, de Dwarca, quittera la Terre, reconnais alors Le temps de l’épreuve, aide les hommes en danger, Préserve la connaissance qui préserve le monde, Jusqu’à ce que Sri Krishna revienne entier. Alors seras-tu délivré de ton œuvre puissante Dans les mondes de félicité pour d’innombrables années De repos, jusqu’à ce qu’advienne un autre âge, Quand alors tu seras l’un des sept Sages.’ Je projetai ma connaissance à travers le pays, Mais ni dans les salles princières de Bharat, Ni les calmes ashrams ou les temples purs elle ne le trouva, Ni dans les antres des trafiquants prospères – Ni Brahmin ni Kshatrya n’abritait le Seigneur, Ni Vaisya, Sûdra ou pariah. Enfin, A une simple hutte perchée sur un mont isolé Guidé par l’étoile je m’en vins. Un ermite dément De la tribu des Abhirs, qui se tenait muet ou riait Et courait, sautait et dansait sur les collines Sans dire à personne la raison de sa joie, En lui je vis le Seigneur, derrière l’homme La connaissance, le désir, l’énergie disparut Dans sa source. Je m’assis, un petit enfant. Il éclata de rire et dit : ‘Reprends tes présents, O mendiant’, et descendit la pente en courant. Empli de lumière et de force et de joie je m’envolai Par-delà les sphères, au-dessus des Dieux puissants, Et laissai mon corps humain sur les neiges. Et d’autres se joignirent à moi, plus ou moins Perçus l’esprit qui contient le monde. Je tombai devant lui, mais il bondit Et me frappa de son pied et de moi

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