Les Mahatmas, traduction du poème de Sri Aurobindo

Et sourit, auguste et terrible. ‘Khutumi,’ S’écria-t-il, ‘rassemble ce que tu as acquis Dans beaucoup de vies, souviens-toi de tout ton passé, Cesse ta ronde de naissances humaines, recouvre Les huit pouvoirs qui divinisent l’homme. Reviens, alors, apprendre ton œuvre grandiose, Car tu es de ces âmes qui sont refusées à la mort.’ Je m’en fus dans les montagnes au bord de l’océan Parmi les cris des bêtes, le hurlement des vents, Encerclé par les hordes grinçantes des démons, J’accomplis en trois jours le Hatha Yoga Que les hommes effectuent dans l’angoisse en dix existences, Non celui que pratique à présent la race affaiblie, Mais celui que Ravan connut dans Lanka et Dhruv Je sentis dans mes veines l’énergie des Titans, La joie des Dieux, la fierté des Siddhas. Altier Et puissant comme un Dieu en marche je revins Devant Vyasa ; mais il secoua ses boucles denses Et me renia ; ‘Tu n’es pas encore pur !’, il s’écria. Courroucé je m’en fus aux cimes d’Himalay Et sur la plus haute dans la neige sans souffle M’assis des années. La connaissance alors vint Sur moi se déverser et les collines alentour Furent secouées par le pouvoir descendant. J’accomplis en trois jours le Raja Yoga Que les hommes avec un soin consciencieux Vainement suivent à travers un âge d’effort – Non le Raja Yoga de Kali, mais l’instrument De parfaite connaissance, force et pureté Que le Titan maîtrisa et donna aux hommes, Le Yoga des anciens Rois d’Atlante. Je revins devant Vyasa, rayonnant comme un astre. Souriant il me dit, ‘Va trouver la grande Ame du monde, Réalisa et Hiranyakashipa exécuta, Le Yoga des anciens Rois Lémuriens. Qui tonne sans pitié de la nuit au matin, Et au son rude et inlassable de son chant

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