Comment L’appeler?

C‟est un bien court répit, car bientôt l‟on va s‟efforcer d‟y mettre fin, nous inculquer le sens du bien et du mal, de ce qui est souhaitable et de ce qui ne peut être exprimé.

Tant que nous existons corporellement, nous sommes liés par les caractéristiques et configurations qui ont présidé à la formation de ce corps unique et particulier auquel chacun de nous se trouve identifié. Selon la culture et la classe sociale dans lesquelles nous avons cette fois pris naissance et vécu l‟enfance, différents conditionnements auront fait leur œuvre – pour notre bien et pour nous prémunir et prévenir autant que possible des dangers et des risques de la traversée, c‟est entendu. De la sorte, chacun de nous est nanti, accablé, équipé, harnaché, imprégné – et redevable – d‟un ensemble ou d‟un autre de pratiques à émuler ou à condamner, d‟exemples à suivre ou à fuir, d‟actes à saluer ou à répudier, de pensées et d‟impulsions à chérir ou à refouler, d‟influences à rechercher ou à rejeter, ainsi que d‟un plan et d‟objectifs qu‟il nous faudra tenter tant bien que mal de réaliser.

Chez les animaux que l‟homme n‟a pas encore domestiqués, cette innocence première demeure intègre, qui est l‟apanage de ces créatures unies à leur propre nature : rien n‟est venu corrompre cette intégrité, rien n‟est venu semer le doute et la séparation.

Comment retrouver l‟innocence de la vérité ?

La retrouver en avant, au-delà de notre état présent, dans un devenir matériel à découvrir ?

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