Au sujet d'Auroville 2022-2025

Et la mission d’Auroville dépassait les normes admis es des quêtes spirituelles du passé, visant par-delà les dualités et les oppositions habituelles entre la science et l’expérience intérieure, l’intelligence et l’intuition, les morales et la force de vérité, les habitudes et le progrès de la conscience. Ces personnes ne surent pas comment se comporter ni agir et se positionnèrent en « propriétaires » - des fonds, des terres, des biens acquis – et seuls responsables du « projet », et voulurent obtenir l’assentiment et l’allégeance des premiers habitants, ré duisant toute l’aventure à une participation conditionnelle à une réalisation morale et physique sans portée ; cette allégeance leur fut refusée. Ces quelques centaines de premiers « Auroviliens » se trouvèrent alors dans une situation de « hors-la-loi », car ils devenaient « criminels » en occupant des terres qui ne leur appartenaient pas pour y conduire des activités qui n’étaient pas autorisées ; des procès furent alors intentés et les choses s’envenimèrent, attirant l’attention non seulement du public, mais du Gouvernement. Cependant, parmi tous les disciples de Douce Mère, certains comprenaient bien de quoi il s’agissait et choisirent alors d’agir au service de l’Auroville que Douce Mère avait souhaitée. C’est ainsi que le Gouvernement central de l’Inde fut prié d’intervenir ; un document légal fut longtemps étudié, avant d’être finalement accepté par le Parlement de l’Inde, recommandant la formation d’une Fondation, constituée de trois corps complémentaires : le comité directeur composé de membres du Gouvernement ou de personnes civiles ayant une connaissance approfondie des œuvres de Sri Aurobindo, ainsi que d’un ou deux membres de la communauté ; un comité international, composé de personnalités publiques de différents horizons ayant contribué à l’unité humaine et l’harmonie sur la Terre ; l’assemblée des résidents d’Auroville représentée par son groupe de travail comprenant sept membres élus. Cette Fondation disposerait d’un Secrétaire permanent sur les lieux, nommé et remplacé tous les trois ans, qui veillerait à la marche quotidienne et servirait d’intermédiaire, représentant à la fois l’autorité gouvernementale et les priorités de la communauté. La Fondation serait légalement propriétaire de tous les biens et garante de tous les projets, au nom d’A uroville et de son idéal, et assisterait les résidents dans leurs efforts de progrès sans contraintes. Il n’est probablement pas possible de concevoir un tel document légal, dans le langage législatif international et celui de l’Inde à la fois, qui puisse réellement faire justice à la mission d’Auroville et soit exempt de toute ambigüité. Le risque d’une incompréhension, d’une interprétation partiale ou d’une volonté politique d’orienter les décisions et les choix de la collectivité d’Auroville, était donc

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