Au sujet d'Auroville 2022-2025
Quoi, maintenant ?
Presque 49 années se sont écoulées.
Alors que j’écris ces pages, mon ordinateur indique la date – 12.05.2022 – et Auroville vit depuis plusieurs mois déjà ce qui pourrait être sa crise la plus cruciale ; l’année est aussi marquée par le 150 ème anniversaire de la naissance de Sri Aurobindo, que le présent régime au sommet du Gouvernement Central de l’Inde tient à célébrer de façon démonstrative comme une stimulation et un encouragement « spirituels » à son programme de renouveau identitaire et de développement. Jusqu’alors, le Gouvernement Central avait un rôle de protecteur, de garant et de bienfaiteur ; mais il a récemment montré son intention de s’approprier le « projet » et la détermination à le gérer selon ses critères et au moyen de sa propre machinerie. Probablement le fait que certains parmi nous ont non seulement activement accueilli, mais invité cette intervention, animés par la frustration prolongée face au manque d’une vison unifiée du développement extérieur d’Auroville et convaincus de leur bien-fondé en servant ainsi sa matérialisation plus rapide, a-t-il acquis dans la communauté le caractère d’une trahison ; ceci a réactivé la vieille notion diviseuse de « eux et nous » (« si vous n’êtes pas avec no us, vous êtes contre nous ») et, en conséquence, rendu tous les participants à la fois méfiants et décontenancés, inquiets et impatients, incertains et partisans, enclins à la surenchère ou au découragement et au doute. Et en effet, il y a bien là une doub le cause de détresse ou d’anxiété : d’un côté la lourde manœuvre de prise de pouvoir sur une expérience collective encore fragile et maladroite par un appareil extérieur aveugle, obéissant à des règles simplistes d’engagement et de conduite et, de l’autre, la consumation d’une profonde division dans notre compréhension ou perception du sens et de la raison d’être d’Auroville. Et ceci serait une raison plus que suffisante et légitime d’appeler et d’invoquer dans nos paroles, nos pensées, nos sentimen ts et notre dévouement, l’inassaillible vérité d’Auroville.
Certainement nous Lui avons tous, et chacun, failli, de tant de manières.
Certainement nous avons, tous et chacun, tenté de La servir, de tant de manières.
Qui peut en juger, qui peut l’évaluer ju stement ?
Presque à chaque fois que, dans le passé, nous avons suivi les conseils d’amis d’Auroville et nous sommes tournés vers l’aide du Gouvernement, qu’elle fut légale
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