2021 Défaire les murs et aller

Quatrième mercredi

Un jour, lorsque tu parlais encore, ressortant à la fois calme et bouleversé d’une retraite créative, seul avec tes instruments, tu m’avais tenue près de toi et, cherchant les mots, tu m’avais conté ce que tu avais réalisé, comme une révélation libératrice : c’est l’intervention du mental dans l’évolution humaine et naturelle qui a introduit la souffrance, l’effort et l’angoisse. Tu m’as expliqué, tranquillement, avec la clarté communicative de celui qui a vu, vraiment vu, que c’est par le développement me ntal que l’homme est devenu conscient de lui -même par rapport au monde, à l’autre, à l’ « extérieur » et s’est mis à comparer, à mesurer, à vouloir contrôler, et qu’il s’est séparé et c’est cette séparation de la conscience qui a nécessité l’effort et la douleur, produit le calcul et l’anticipation , la terreur et l’imagination, et c’est ainsi que nous ne pouvons plus saisir la vérité d’une destruction apparente, parce que nous sommes asservis par le faux temps et les fausses valeurs du mental (fausses, c’es t-à-dire ajoutées, surimposées). Il nous faut d’abord en sortir, nous en libérer : alors seulement pouvons-nous retrouver la conscience infinie, éternellement et constamment libre et créatrice. Jusque là nous ne pouvons pas comprendre comment la Nature opère, nous ne pouvons comprendre aucun phénomène, aucun comportement de la matière, puisque nous les comparons et les mesurons selon notre servitude à l’effort et à la séparation.

Ce jour- là, j’ai réalisé que j’étais, par ma condition humaine mentalisée, contrainte d’interpréter tous les mouvements et les

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