2021 Défaire les murs et aller

Troisième lundi

Alors que je te lisais mes notes hier matin, je t’ai vu plonger, là où tu te retrouves quand te vient une inspiration ; il y a une sorte de flottement, de déplacement, puis comme une intensité de perception t’emporte ou te saisit silencieusement. Et plus tard dans la journée, c’était presque au coucher du solei l et la lumière autour de nous était une splendeur, tu as diffusé cette musique que tu venais de composer et de jouer sur cet appareil appelé un « synthétiseur » - un présent de l’un de tes fidèles auditeurs il y a quelques années, un outil et instrument que nous avons appris à apprécier. Tu as fait venir deux musiques, en fait : l’une exprime la lutte, l’effort, le doute, l’opposition, la douleur de l’homme à travers l’histoire et les peuples, mais pas comme un traitement discordant, non : c’est l’harmoni e de la lutte, un hommage et une compréhension entière de la condition humaine dans sa marche vers l’inconnu, dans l’i mmensit é de l’univers. Et l’autre est un hymne à la délivrance, à la résurrection, à la nouvelle naissance de l’être incarné, à sa rencontre d’une joie d’être illimitée qui réconcilie et embrasse tout ce qui est, à jamais. Et les deux courants alternent et se répondent et s’entendent et deviennent ensemble un rythme qui contient tout, où le temps n’est plus divisé, où tout est un présent in fini.

Ce sont de tels instants qui tissent notre chemin.

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