2021 Défaire les murs et aller

Pas tout, non, puisque nous savons bien que le monde et les autres continuent d’exister – sans nous. Mais toutes ces opérations qui ensemble permettaient à cet agrégat de cellules de fonctionner indépendamment des autres et de pourvoir notre « soi » d’une forme, d’un abri, d’un véhicule, d’une expression et d’un moyen de rencontre et d’expérience du monde et des autres, ont soudain renoncé, ou sont soudain désertées.

Pourquoi ? Comment ?

Où est-il, celui qui était là ?

Je ne t’ai pas encore lu mes notes d’hier, ni celles - ci donc, mais je peux deviner ton regard ou ton geste, « allez, va, va, sois candide ! »… Mais je ne sais pas comment le dire : approcher cette nouvelle conscience – qui semble à la fois indifférente à tout ce que nous sommes, et capable de tout contenir et de tout harmoniser par sa seule présence - , c’est bien comme d’approcher la mort, ou plutôt le mystère qui se tient derrière et par-delà le fait de la mort : une seule et même conscience, de ce côté-ci ou de ce côté-là, au- dessus comme en bas, qui ne dépend d’aucun instrument ni d’aucune for me et peut tous les informer. Il y a dans le corps, au secret de tout son complexe royaume vivant, comme des empreintes de l’avenir, des dispositifs dormants qui attendent ; certains de no s organes relèvent d’une organisation adaptative très compliquée, alors que d’autres potentiels sont inutilisés ; il y aura des étapes, des altérations, des essais de transfert et de transition, chaque corps porte son Il y a une extase dans l’incarnation – et cette extase est le lien.

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