2021 Défaire les murs et aller

J’ai peut - être l’air de dire que « larguer » son ego est une chose relativement facile : bon, si ça l’était, quelle excuse aurait -on d’en rester là, dans cette illusion d’existence, promis à la mort ? Non, ce n’est pas facile. Et surtout, il ne faut pas s’autoriser à se raconter des histoires ; si on a vaincu l’égoïsme sur un point, nous y retombons le pas suivant : car, plus qu’une manière d’être et plus qu’une habitude, c’est le seul procédé que l’humain connaisse depuis des âges, pour s’individualiser et se développer, pour émerger de la masse amorphe et indifférenciée d’une conscience générique et acquérir une identité unique et, par conséquent, irremplaçable. Pour le larguer, cet ego - ce fonctionnement, cette ornière, ce modèle indélébile, ce sceau ineffaçable, et cette tanière -, il faut être devenu conscient de l’âme éternelle, de l’amant de la Terre, de l’enfant divin qui croît et apprend derrière les voiles, l’émissaire de l’Un dans les corps et les vies, qui devient le guide et le frère infaillible. Puis il faut alors s’unir à sa présence depuis toutes les parts et tous les éléments, jusqu’à ce que plus rien en soi ne la contredise.

Alors peut- on commencer à recevoir, à s’ouvrir à l’avenir de l’espèce humain e.

Une trappe qui m’enserre encore bien souvent – tandis que tu demeures bien tranquille en me tendant la main – est de vouloir trouver maintenant, vite, quelque chose, quelque réalisation physique et accessible, qui puisse aider le monde à s’orienter et à choisir et changer ; par exemple, trouver une « solution » durable à la question de l’énergie, à commencer par celle dont l’organisme a besoin pour « fonctionner ».

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