2021 Défaire les murs et aller

« De la mort et la dualité conduis-moi, mène-moi à la plénitude sans mort… » Cet appel, cette prière, transcendent les âges ; même si l’expérience de la conscience incarnée s’est enrichie, précisée , même si elle a franchi bien des limites et affronté bien des enfers et des contradictions et les a intégrés dans sa marche et son essor, l’aspiration qui vibre dans ces quelques paroles demeure aussi nue, aussi essentielle, aussi actuelle. De la sorte nous nous sommes tous retrouvés, alors que tombait le jour et une légère brise océane avivait les flammèches et faisait danser les volutes, les quatre voix se relayant, se soutenant, se déployant, revenant se fondre dans le son premier, encore et encore, comme les pulsations de nos cœurs et de nos organes et nos veines, comme les ressacs et les marées, comme les saisons et les révolutions, honorant le chemin de la conscience : « mène-moi, conduis- moi au Vrai, à Cela qui n’a plus d’ombre ni d’absence, à Cela qui EST ». Je ne sais si ceci est dû à cela, mais ce matin il y avait un grand calme souriant sur la presqu’île et, quand nos douze petits (pas tous si petits d’ailleurs) ont sonné la cloche du portail et Jen les a reçus, pour les conduire au triangle et à la première heure d’exercice, un même contentement éclairait les visages comm e un seul souffle bienfaisant. Nous avons donc articulé les journées en périodes : la première commence par une heure d’exercice, soit en plein air sur le triangle, soit, si le temps est trop rude, dans la salle de pratique corporelle, et se complète par une réflexion collective au cours de laquelle chaque élève est convié à s’exprimer et formuler son

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