2021 Défaire les murs et aller

Ont-ils assez de recul pour observer les absurdités, les contradictions, les supercheries ? Assez d’humour ?

Ou, eux-mêmes bombardés par les mêmes litanies répétitives, les mêmes images lancinantes, les mêmes alarmes inhibitrices, vont-ils trouver refuge dans leurs « portables » et leurs jeux animés, pour apprendre à voler à volonté, à combattre sans relâche et commander toutes sortes d’instruments et de véhicules magiques, et à explorer les planètes des autres univers ? Moi aussi je rêve quelquefois que toute la beauté de cette Terre et tous ceux qui l’aiment, pourrions larguer les amarres, nous déplacer dans l’infini juste un peu, juste assez pour recouvrer l’équilibre et nous délivrer de nos monstres. Moi aussi je rêve quelquefois qu’une terre plus vraie est enfantée, issue de cette Terre qui a tant et tant donné, mais que les hommes n’ont su aimer… Telle est la grande tristesse : de n’avoir pas su aimer. De n’avoir pas été capables de gratitude et de loyauté envers la Mère-Terre. C’est la mort seule qui règne quand la gratitude est absente ou n’est pas encore née. Ce n’est pas seulement à la Terre extérieure que je me réfère, pas seulement à ses forces et ses formes sensibles et visibles, ni même seulement à celles de la Nature à tous ses niveaux de création, d’organisation et de croissance, mais c’est à une matrice plus profonde et plus essentielle encore, cette source inépuisable de la conscience créatrice qui inlassablement poursuit ses buts et fraye ses chemins de manifestation.

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