2021 Défaire les murs et aller

Sixième mercredi

Ce matin, tu as diffusé ta dernière composition ; il vous a fallu, à Yaël et à toi, presque deux journées pour monter les enregistrements et les synchroniser comme tu le souhaitais – la voix de Svanil, ce que tu as joué sur le synthétiseur et au violon. Cela dure un peu plus d’une demi -heure ; nous avons aménagé une sorte de cour ouverte protégée du vent, bordée de larges degrés de pierre assemblée, et c’est souvent là que nous préférons nous assembler pour t’écouter, libres de nous étendre ou de nous appuyer ou de nous tenir assis ou debout ou même de marcher ; une fois encore, c’étaient comme d es larmes qui montaient – ni de tristesse ni de peine, mais d’une émotion difficile à décrire, comme si nous approchions de quelque chose que nous n’osions croire possible, quelque chose de si sacré et pourtant de si juste et créateur. Quelques moments pl us tard, il devait être près de midi, c’est la femme, membre ou représentante du conseil local, qui nous a appelés ; Jul a pris la communication ; nous nous étions déjà accordés pour les recevoir demain s’ils étaient prêts avec une liste d’étudiants, sans conditions – sans exiger que nous observions dans l’enceinte de la presqu’île aucune de ces directives abusives qui sévissent actuellement dans les lieux publics. Cette femme (je la nommerai seulement par une initiale pour le moment, par égards et respect pour certains risques qu’elle et ses confrères peuvent être amenés à prendre), H., a confirmé leur intention de nous rencontrer à nouveau demain matin, munis

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