2021 Défaire les murs et aller

Sixième mardi

La tempête est passée sans trop s’attarder, balayant le rivage et la côte ; le grand chêne a été bien secoué, ainsi que les premières rangées des peupliers, et Yaël, Fran et Sémion ont passé la matinée à rassembler les débris, qui seront utilisés pour les cultures ; puis Yaël s’est occupé de retailler les branches rompues. A présent, la mer est calme et seuls quelques nuages s’en vont au loin et l’air est comme rechargé de senteurs. Svanil chante, elle donne plusieurs voix qui se relèvent et se répondent, l’une haute et claire et soutenue, l’autre basse et rythmique, une autre qui monte par degrés ; tu lui as joué des éléments du thème qui travaille en toi : dans le chaos et la confusion provoqués par la peur et le découragement un surgissement se forme et s’élève, comme une énergie pure et compacte et cohérente qui monte irrésistible à la rencontre d’un air nouveau ; il s’y trouve une joie de certitude, une sûreté de l’élan, l’innocence que procure la confiance fondée. La confiance : cette confiance qui existe entre nous tous ici et nous exempte de toutes barrières et de tous stratagèmes relationnels, cette confiance est notre sécurité, elle nous irrigue et nous libère et nous énergise. Elle invite à la candeur, à l’observation directe et délestée de tout jugement, au mouvement d’offrande impersonnel : « nos » obscurités ne sont pas les nôtres, pas plus que la conscience ne

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