un autre choix
Par petites touches de jour en jour, comme en une sorte de pénombre limitrophe de la conscience physique, de la conscience du corps, l’on apprend à retrouver le contact, à le trouver à chaque fois uniquement, par une question, un besoin d’éclairage dans une situation, un doute sur une démarche ou une autre, qu’il s’agisse de détails pratiques ou d’engagements de la personne – ce n’est pas tant la gravité du moment, que la clarté ou l’intensité du mouvement.
Alors, cela semble presque dire « vaudrait mieux pas », sans poids ni tension : « s’abstenir ».
Ou cela vibre, tranquille, un « oui » sans réserve ni agitation, plein, attentif, un « oui » qui donne et qui voit.
Ou cela s’étend comme un soutien qui veille, un encouragement en avant – impartial, mais présent.
Et l’on découvre et apprend ce léger mouvement interne de déplacement, presque un pas en arrière à hauteur du cœur, pour s’aligner : pour rejoindre l’alignement, dans cet axe subtil permanent.
Et c’est comme un rétablissement, un retour à une « normalité » profonde, où tout est présent et contingent et « habité ».
L’on remercie, alors.
Ce sont des larmes au-dedans, de reconnaissance – comme le presque noyé ramené au rivage.
***
Dans cet alignement, depuis le centre et avec le corps, le sens interne du corps, l’on éprouve concrètement la pression immobile au-dessus de la tête, une pression vibrante qui aime et comprend – et, dans l’axe, le courant.
« Quelle est cette énergie, cette force ? » : ce n’est pas nous qui posons la question, mais l’intellect, la raison, ou la curiosité intéressée de l’ego séparé.
Nous savons.
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