un autre choix

Entrée en matière

C’est comme si l’homme était un long passage, un pont à travers les âges, depuis l’animal, jusqu’à l’être « supramental », ainsi que l’a nommé Sri Aurobindo – plutôt que « surhomme », appellation qui prête à malentendu, car il ne s’agit pas d’un homme sublimé aux pouvoirs surdéveloppés, mais d’une conscience de vérité incarnée.

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Cette transition est dangereuse – pour la terre, pour l’humanité toute entière.

Car les pouvoirs qui ont régné sur la vie humaine pendant toutes ces ères sentent bien que leur emprise est en question et qu’il est temps pour eux aussi de s’offrir à un autre avenir et d’y rejoindre leur source commune ; et la plupart se refusent à cette « fin » et voudraient conserver leurs fiefs et parfois préfèreraient même que tout disparaisse plutôt que renoncer à leur puissance.

Il semble bien que nous soyons aujourd’hui tout au bord d’un désastre, sinon universel, du moins terrestre.

Il est dit et parfois démontré que d’autres désastres nous ont précédés sur cette terre adorable, qui furent les conséquences d’une faillite morale de civilisations s’étant développées de manière trop inégale et insalubre.

Quoiqu’il en fut, il semble peu probable que les proportions que nous connaissons aujourd’hui aient jamais été atteintes auparavant, dans le cours de l’évolution humaine sur la terre.

Par la force même du nombre, nous sommes confrontés à de multiples versions de ce qu’il y a de pire, de plus vil et de plus contraire à la vérité dans notre nature, tandis que les progrès de conscience sans précédents dont nous avons aussi l’expérience apparaissent comme de fragiles falots sur une marée dévastatrice. Et ces avancées technologiques dont nous nous targuons, qui ont le pouvoir de mettre à la portée de presque tous un ordre de satisfactions qui ne font que nous aliéner davantage de la conscience nécessaire, agissent comme une hypnose.

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