un autre choix

***

Nous apprenons aussi par défaut.

Lorsque nous ignorons ce regard si léger au-dedans, préférant obéir à nos propres impulsions ou satisfaire nos propres priorités – pour amèrement le regretter, ou en rire !

Car – et cela devient de plus en plus clair – il n’y a aucun jugement d’aucune sorte, là.

C’est comme une mémoire qui ne serait prisonnière d’aucun mode.

C’est comme un savoir plus pur et plus riche que le miel, ce miel de l’expérience distillée, qui comprend par identité, saisit par empathie, étreint sans gestes et conforte sans paroles.

A présent que notre vie quotidienne ordinaire s’est découverte d’autres espaces, comme des seuils magiques que l’on apprend à franchir malgré tous nos fourvoiements, nos empressements et nos confusions, les années déjà écoulées dans ce corps se présentent dans une autre clarté, car nous y percevons maintenant l’action d’une protection et d’une direction qui semblent émaner d’une réalité plus vraie, plus sûre et durable et aimante et consciente. Et l’on réalise que, bien avant que nous en prenions conscience, cette présence agissait en nous silencieusement et influait sur nos orientations et nos rencontres et sur les aléas de notre vie et même sur les circonstances extérieures. Et qu’ainsi nous avions été conduits jusqu’à ce point où nous devons désormais nous unir consciemment et choisir avec notre personnalité instrumentale de nous aligner et de nous centrer sur cette merveille – inconnaissable et pourtant si intime et si familière.

***

Les drogues, les nombreux moyens extérieurs d’oublier nos limites ou nos fardeaux, d’altérer notre conscience physique et d’intensifier ou optimaliser notre expérience du monde, nous ont peut-être tentés – par désespoir, par curiosité, par désir d’émulation, par lâcheté.

87