un autre choix

Une faille se propage dans nos murailles.

Cette condition où nous cherchions instinctivement l’avantage en toute situation, où la volonté d’exploiter nous servait d’antenne directrice, où il nous était naturel et légitime d’adapter notre conduite selon nos besoins et nos désirs personnels et relationnels, bien que nous en saisissions encore la teneur, nous apparaît presque étrangère, ou distante comme en un passé évolutif.

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C’est alors qu’un assez formidable ensemble, à l’échelle humaine, d’actions et de situations et d’expériences, se vide pour nous de tout sens et de toute actualité : nous avons tout simplement cessé d’y répondre, nous n’y sommes plus. Pourtant, il se peut que chacun de nous garde une sorte d’unique connivence avec la vieille soif de pouvoir, avec la vieille volonté d’une construction, d’une création séparée, afin de porter en avant une représentation individuelle de la contradiction centrale à la condition humaine, comme l’occasion d’une ultime offrande.

Comme en un périple dont nous avons oublié tant d’étapes, nous parvenons à un lieu ou un état sans repères.

Toutes sortes de notions, d’ordinaire estimées cruciales et tenues pour irréfutables, nous apparaissent désormais un peu absurdes, sinon comiques – des erreurs de jugement dus à une absence de perspective, ou à une obstruction de la perception. Ce n’est pas que nous ayons acquis de nouvelles certitudes supérieures que nous puissions partager dans les mêmes termes, mais plutôt que nous ayons commencé d’exister autrement, depuis un centre de gravité différent.

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