un autre choix

Nous nous forgeons un caractère, développons notre volonté et nos capacités, entraînons et aiguisons nos facultés, cultivons nos atouts et usons de nos talents et acquérons les possessions souhaitées et, peu à peu, tentons de réussir cette image de nous-même – assez tôt pour en profiter, puisque la mort nous guette.

Et un jour nous réalisons que le seul pouvoir véritable et durable et constant est celui d’ETRE.

Le seul pouvoir qui compte, finalement, est le pouvoir d’ETRE.

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Ainsi allons-nous, de défaite en défaite et de contradiction en contradiction, jusqu’à ce que nous comprenions profondément que la seule liberté réelle est de s’unir à la vérité et la seule identité réelle est justement dans la vérité.

Nous sommes des individus accomplis, des adultes aguerris – ou des vieillards rabougris, des matrones fatiguées.

Nous sommes bandits ou banquiers, prostitués, gens d’affaires, virtuoses et commerçants, professeurs et mendiants, nous sommes untel et unetelle et nous voulons et voulons sans cesse et il nous arrive bien souvent de piétiner dans la grisaille de situations qui se reproduisent jusqu’à l’usure, comme il nous arrive aussi de nous associer à des tourbillons de violence et d’avidité – jusqu’à ce que tombent les étais de la scène.

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Graduellement, dans la spirale d’une étrange et incompréhensible progression, nous nous orientons vers des rôles et des situations qui favorisent l’oubli de soi, qui nous permettent de relativiser cette petite personnalité plus ou moins bien assemblée et plus ou moins viable et plus ou moins chargée, au profit d’une cause, d’un art, d’une entreprise, d’un autre être humain, de nos enfants, de notre peuple menacé, d’un message à transmettre.

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