un autre choix

Il y a notre mort.

Dans notre vie.

Parce que nous sommes séparés ?

Parce que les instruments dont se sert la conscience pour s’exprimer à travers nous, instruments développés par les forces de la nature comme tous les organismes terrestres vivants, ne sont pas suffisants ?

***

L’ego, ce « Moi-Je », cette compulsion constante qui nous fouette et nous harcèle et nous enjoint de nous composer une personnalité séparée et de lui pourvoir ses traits et ses termes spécifiques, est tributaire d’un état de contradiction, d’opposition et de polarité, qui constamment l’oblige à se situer et se positionner par rapport aux autres et au monde. Un minuscule pantin secoué par les courants d’énergie qui sillonnent le monde physique, il doit se raidir et se durcir et se préciser à l’aide de motivations vitales et d’intelligence, pour former et affermir les barrières et les moules nécessaires à son propre développement et à sa survie. Il doit veiller à se protéger d’en bas – où le subconscient menace de l’engloutir -, de tous les côtés – d’où le monde pourrait à tout moment le rejeter, d’en-haut – d’où la vastitude informe pourrait l’écraser.

C’est l’ego qui par tous les moyens cherche à faire abstraction de la mort – ruine de son projet.

C’est l’ego qui, vorace, exige d’être satisfait ; c’est l’ego qui est avide de reconnaissance.

Il ne peut y avoir satisfaction que s’il y a séparation.

S’il y a satisfaction, c’est l’ego qui s’en nourrit.

Il n’y a pas, d’un point de vue impersonnel, de différence qualitative entre la satisfaction d’avoir accompli son devoir au service de la nation, d’avoir recueilli un chien errant, d’avoir préparé un mets délicieux ou d’avoir réalisé la présence spirituelle en toute chose.

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