un autre choix

Nous avons de la mort, de son acte destructeur, une terreur dite « viscérale ».

Une terreur physique.

C’est seulement, et très graduellement, par l’effet civilisateur de valeurs partagées, que nous parvenons à nous hisser au-delà de cette terreur et à nous distancier de ce qu’éprouve brutalement notre organisme physique.

Peu à peu, à l’aide des forces vitales et des forces mentales qui circulent partout dans l’atmosphère terrestre et qui ont leurs instruments organiques respectifs dans nos corps, nous apprenons à nous constituer, non plus seulement en créatures régies par les instincts les plus élémentaires, mais en personnalités distinctes et séparées capables de fonctionner vitalement et mentalement - à la fois individus et membres du groupe.

Cette évolution néanmoins ne nous libère aucunement de la mort physique.

Mais elle nous permet de rechercher et de nous servir d’autres modes et qualités de satisfaction.

Car, sans satisfaction d’aucun ordre, notre situation serait positivement intolérable et insupportable.

Et c’est par cette évolution que nous devenons capables progressivement de nous tenir droits, au sens moral du terme, c’est-à-dire d’affirmer la dignité humaine.

***

Cette terreur primaire, qui gît recroquevillée en chacune de nos fibres corporelles, secrète dans nos vies une peur latente qui est constante de la multitude des visages que peut prendre la mort pour se saisir de notre corps et l’anéantir – après plus ou moins de souffrance.

Et ainsi devenons-nous victimes de la violence.

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