un autre choix

C’est justement parce que nous ne sommes conscients de la réalité du monde qu’au travers de l’ego séparé, que nous sommes assujettis.

Notre expérience des situations et des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons à tout instant est dictée par le déterminisme qui nous gouverne à cet instant.

En effet cette expérience est largement dominée par l’activité qui occupe notre conscience physique – que ce soit une attente, un souci, un désir, une crainte, un regret, ou un manque – et, ainsi, notre condition personnelle agit comme un filtre envers tout ce qui atteint nos sens ou s’approche de nous, incessamment et sans répit.

Rares sont les instants de réelle disponibilité.

Plus rares encore sont les êtres humains qui sont parvenus à un état de neutralité réceptive et d’aspiration consciente.

Ce sont les désirs, les pensées, les velléités auxquelles nous avons cédé notre espace personnel qui appréhendent à notre place la réalité commune et y sélectionnent ce qui leur correspond ou leur semble porter la possibilité d’une satisfaction, d’un assouvissement, d’une réponse ou d’une indication.

De fait, notre rencontre du monde est presque toujours exclusivement égotiste et réduit la réalité à la mesure de notre souci personnel.

Ce n’est que par une autre mesure, celle du don de soi – à une action, une tâche, une expression, un service, un art – que nous émergeons de cette grisaille contagieuse et engloutissante, en laquelle une vie entière peut être dissipée.

***

Ainsi, sommes-nous les maîtres de nos demeures ?

Non, ce sont le plus souvent nos hôtes qui nous gouvernent,

Nous disons : « c’est la vie » !

N’est-ce pas nous démettre ?

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