un autre choix

Il arrive que le prisonnier soit forcé de porter une cagoule : privé de la vue, d’autres sensations exacerbées vont augmenter son appréhension et sa panique.

Mais le tortionnaire, que lui est-il arrivé ?

La mort est perchée sur son épaule, couvre sa face, étouffe la clarté de son cœur, dicte ses pensées.

***

Si notre être intérieur a effectivement, comme il nous semble plus que probable à présent, transmigré de corps en corps et de vie en vie, transhumé de pays en contrée et d’un siècle à un autre, n’a-t-on pas donc déjà vécu l’expérience du supplicié ?

Ne fut on pas déjà condamné, pour une hérésie ou une autre ?

Et a-t-on déjà tenu l’instrument du bourreau ?

Comment et pourquoi doit-on jamais, vivant et humain, manifester l’abomination ?

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Nous apprenons, malgré les reculs et les embardées, les heurts et les culbutes et tous les découragements, malgré nous vraiment, à percevoir de plus en plus simplement et concrètement, à la fois la vastitude et la présence effective de cette conscience-force. Nous apprenons et comprenons la nécessité de l’offrande : acceptant le fait de notre ignorance, nous apprenons et comprenons la nécessité de devenir à nouveau de tout petits enfants que seule la main de l’adulte peut conduire en sécurité.

Nous nous tenons alors attentif et, à cet instant, apaisé, libre de toute question comme de toute crainte, confiant et offert - et seuls ces mots nous expriment : « ce que Tu veux ».

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