un autre choix

ordinaire ou exceptionnelle, tragique ou relativement harmonieuse – contribuera au progrès de l’individualité véritable.

Il est ainsi en quelque sorte légitime que tous les « accidentés » de la vie terrestre puissent profiter également de tous les acquis ou, tout au moins, en avoir la possibilité.

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Il semble bien que, tant que le corps physique aura besoin d’un apport matériel extérieur constant pour subsister et continuer d’exister dans le monde, la dégradation de l’organisme et sa défaite ne pourront être conquises.

Ainsi demeurons-nous tous esclaves de cette nécessité, puisqu’il nous faut extraire ou obtenir d’une manière ou d’une autre cet apport de nourriture matérielle de notre environnement.

Toutes nos sociétés ont édifié leurs structures et élaboré leurs fonctionnements collectifs autour de ces deux faits : la dépendance du corps et sa mortalité.

Y a-t-il toujours eu les riches et les pauvres, l’élite et la plèbe, les princes et les paysans ?

Nous avions le troc.

Nous avons les banques.

« En ligne », comme nous disons de nos jours : si nous sommes bien nantis, nous n’avons même plus à nous salir les mains en touchant le papier des billets.

Le pouvoir de l’argent détermine, en fait et dans la pratique, presque tous nos actes.

L’argent est devenu la clé de tous nos besoins : l’est-il de tous nos choix ?

Ce pouvoir qui manipule et gouverne nos milliards de vies, qui propulse quelques-uns au faîte d’une réussite spectaculaire – et triste – et d’innombrables autres sous les décombres fumantes d’un monstre impuissant et nocif, qu’a-t-il vraiment à nous apprendre ?

Proies et victimes de ces forces d’extorsion, nous sommes unis dans la peine, mais pas dans la conscience : car qui d’entre nous ne se prête pas à l’opération ?

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