un autre choix

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Sans que nous puissions le définir ni le localiser, le lien intime qui unit le corps à la présence intérieure se confirme à chaque épreuve, mais aussi en chaque épisode de rencontre harmonieuse – avec la nature, la matière, avec l’autre, avec l’art ou l’exercice et l’effort de dépassement des limites. Et parfois nous saisissons l’improbable association de deux perceptions presque opposées pour notre pensée : l’une nous montre que de vivre ou de mourir n’a qu’une importance très relative, puisque la conscience ne PEUT PAS mourir – et l’autre nous confirme que chaque seconde de cette existence corporelle mérite d’être vécue comme le plus précieux et le plus crucial des instants.

Et les deux perceptions sont également et complémentairement valides et vraies.

Elles sont en fait indissociables.

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Chaque partie instrumentale ressent à son tour cette pression à la fois centrale et verticale, cette pression pour céder, s’ouvrir et s’abandonner.

Le mental physique est, pour la plupart d’entre nous, pareil à l’écureuil qui ne connait pas le répit ; l’une de ses activités favorites est d’empiéter constamment sur l’avenir, d’y projeter sans cesse – et sans vergogne – tout son bagage, si bien que nous ne sommes jamais disponibles à ce qui vient. Alors cette présence insiste doucement pour que nous apprenions à ne plus prévoir, à laisser l’avenir même le plus proche libre de nos encombrements et de nos formations quelles qu’elles soient, pour nous en remettre à Cela qui Devient.

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Peut-être la conversion la plus ardue est celle de notre être émotionnel.

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