un autre choix

Pratique de l’abandon

Plus notre conscience physique apprend à apprécier la qualité de cette présence et à se fier à cet axe de force consciente – parfois un miel brûlant, parfois un souffle de fraîcheur verticale irradiante – et plus nous pouvons constater son action ou son influence dans notre vie. Le bruit et l’agitation, l’insistance et l’arrogance, la lourdeur et l’opacité de nos mouvements émotionnels et de nos impulsions, de nos fonctionnements mentaux, de toute cette incessante et futile activité, sont peu à peu saisis de leur propre inanité. Même nos sentiments et nos opinions considérées les plus nobles et les plus recommandables prennent conscience d’une sorte de grossièreté agressive, tandis que des émotions soi-disant plus subtiles se découvrent, comme dans une clarté soudaine, fallacieuses, prétentieuses et foncièrement vaines. De même, la plupart des échanges entre les individus se révèlent-ils comme tels : des trocs négociés pour leurs satisfactions respectives et, lorsque se vérifie la possibilité de transmettre et donner à l’autre et de recevoir ce qui est transmis d’une source plus profonde, l’impression qui demeure est si calme et généreuse que l’on se demande comment l’on a pu vivre jusqu’alors dans cette indigence et ce constant marchandage. Ainsi, au lieu de puiser aux énergies vitales, qu’elles soient environnantes ou spécifiques, qui ne semblent plus compatibles avec la qualité de l’engagement au monde, l’on se tourne vers l’axe de Force et souhaite apprendre à s’y renouveler. Car il y a toujours, en arrière, ce vilain levain du « moi, je », cette indécrottable parade d’existence au profit de l’entité difforme et discordante de notre ego.

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Graduellement, par petites ouvertures et petits désastres, par l’usure de nos petites résistances et petites craintes et petites hantises, à force de se cogner dans nos miroirs - pour remercier ensuite ce qui nous a fait trébucher-, nous observons comme d’autres lois en action, ou d’autres principes à l’œuvre dans le détail de l’existence physique.

Notre intelligence est incapable d’identifier les procédés d’une action qui semble circulaire, une pression partout à la fois, une attention présente en chaque seconde, qui pourtant semble le

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