un autre choix

Lorsque l’on s’attache à cultiver des aptitudes corporelles, techniques, artistiques, intellectuelles, scientifiques ou même occultes ou spirituelles, quelles qu’aient pu être nos motivations initiales, nous comprenons bientôt que la seule façon de progresser réellement est d’accepter et d’élire une discipline et une rigueur exigeantes. L’engagement que nous nous faisons à nous-même insensiblement devient une ouverture à l’esprit même de l’art, de la science ou de la technique choisis, mais en même temps à un autre état de conscience, un état que l’on peut qualifier comme l’attitude du service. Par la seule intensité de la discipline chaque jour renouvelée, la clarté de l’intention et l’honnêteté nous deviennent de plus en plus indispensables, nous libérant de nos moindres motivations.

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C’est à cette frontière que les grandes découvertes et les grands accomplissements voient le jour de la terre et y laissent leur empreinte.

Et c’est à cette frontière que l’être intérieur et la nature extérieure se joignent dans l’expérience.

La maîtrise du parfait ouvrage – l’orfèvre ou le luthier, le forgeron, la brodeuse, la tisserande -, de la création accomplie – le paysagiste, l’architecte, l’horticultrice, l’ingénieur -, de l’excellence de l’interprétation – le guitariste, la danseuse, la flûtiste, le ténor, la pianiste, le joueur de sarod, de sitar ou de tablas, la conteuse -, de l’expression de la beauté sacrée – le sculpteur, le bâtisseur, la calligraphe -, de la méthode scientifique – le mathématicien, l’occultiste, le botaniste, la généticienne, la psychologue, le philosophe -, dans chaque domaine qu’offre la rencontre du monde, vient un moment où l’on peut choisir de se donner. Et ainsi, par ce don de soi, au service de la connaissance, de la nation, de l’art, ou du prochain, l’on dépasse les limites de l’ego : là, on ne lui obéit plus exclusivement – l’on affleure ou émerge à la dimension que la mort ne commande plus.

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