un autre choix

Inéluctablement – et probablement dés que nous sommes prêts à le supporter – il nous faudra toucher, nus sous ce grand Regard, le visage en nous de la contradiction.

Il nous faudra toucher cette roche privée de notre refus, cette douleur affreuse, intolérable, cette violence de notre échec, cette souffrance amassée au fond de soi, la concentration comme en un sombre diamant de notre long calvaire personnel, le calvaire incommunicable de notre séparation, de l’oubli provoqué, de la chute et de la fuite : plutôt ne plus être, plutôt l’inconscience, que de brûler là, sans issue. Et, quand le moment se présente cette fois-ci, nous comprenons : il faut tenir, dans le silence et le calme, il faut tenir bon, immobile, tenir et tenir – se blottir dans les bras de la Grâce, jusqu’à ce que ça passe.

Sans y répondre.

Sans y adhérer.

Ce n’est pas ce que nous sommes.

Ce temps est révolu.

Il y a désormais la confiance : qu’assez d’amour est là – présent, actif, effectif.

***

Les autres – c’est évident – ne peuvent être insensibles à ce qui nous arrive.

Quand bien même nous n’en disons rien, la pression du changement qui se produit en nos parts va affecter chaque individu côtoyé ou rencontré.

Dans la mesure de notre transparence et de notre don de soi, différents risques se profilent.

Il semblerait, à cette frontière exigeante, qu’il y ait en chacun de nous comme le germe d’une ambition spirituelle – et nombreuses sont les bonnes raisons d’y succomber, le besoin d’espoir de notre prochain parmi elles.

Toujours, l’un des rôles que nous jouons mutuellement les uns pour les autres est celui de miroir et de chambre d’écho : ainsi, à cette étape de la tentation, rencontrerons-nous ceux qui

105

Made with FlippingBook flipbook maker