un autre choix

Et lorsque nous choisissons de nous libérer de ce qui sépare, de ce qui veut pour soi, de ce qui convoite le pouvoir sur les êtres ou sur la matière pour soi, lorsque nous nous offrons à l’unité de tout ce qui est, les résistances de notre nature personnelle représentent et véhiculent alors les résistances dans l’homme et dans ces forces qui l’utilisent comme instrument.

Rien n’est plus personnel.

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C’est donc dans notre conscience même et notre expérience que nous sommes confrontés à présent à trois difficultés : la formidable réserve de subconscience qui semble rendre interminable, sinon impossible en nos termes temporels, tout changement réel de notre nature ; la résistance des forces égoïstes qui opèrent à travers et dans la nature humaine ; et une troisième difficulté que nous éprouvons plus intensément encore, celle de notre propre nœud de lumière.

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Ce nœud de lumière, en chacun de nous qui chemine, résulte de l’unique association, d’une expérience de la vie à une autre, entre le passager, l’habitant véritable, l’enfant qui croît – et le noyau du refus, la pierre du « non », la condensation de toutes nos formations séparées, qui résiste au changement. C’est une résistance farouche, qui se déguise sous l’aspiration et le sentiment d’injustice, ou l’expérience répétée de l’incompréhension, du rejet, de la condamnation, une résistance qui peut-être nous a poussé au suicide, ou au dénuement de l’ascète, ou à la drogue, ou à l’aventure destructive et sans espoir. C’est le nid de notre défaite personnelle, de notre refus le plus intime, ce bagage invisible que nous ne laissons jamais, notre négation de l’existence et de la joie – par ce qu’elles impliquent d’ouverture au monde et d’inconditionnalité.

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