débâcle ou passage

L’espionnage et l’armée, la diplomatie et l’armement, toujours les deux bras de l’homme prétendent s’ignorer, pour le confort mo ral de ceux qu’ils servent. Plus la nation était puissante et soucieuse de sa position dans l’ordre du monde et plus ses ambitions devaient s’assurer des avantages sur les autres nations , avantages d’autant plus précieux qu’ils demeuraient secrets. Mais l’appareil social des limitations et des lois indispensables à la cohésion collective entravait jusqu’à récemment l’essor de volontés réellement séparées, indépendantes de la masse ; ce n’est qu’avec l’avènement du marché financier mondial que la poss ibilité d’agir impunément et de poursuivre des buts définis par-delà toute sorte de contrôle collectif a pu être saisie – à plus ou moins grande échelle et selon des motivations diverses. Jusqu’alors, seuls les gouvernements des « grandes puissances » pouvaient se permettre, parallèlement à leurs armées visibles, de secrètement financer et encadrer les recherches et les mises en application de méthodes, d’outils et de technologies qui leur assureraient, sinon l’invincibilité, du moins une capacité de riposte et une force de persuasion suffisamment impressionnantes en cas de conflit ; et bien souvent, les membres élus de ces gouvernements demeuraient relativement ignorants de l’ampleur de ces démarches dont les responsables se tenaient dans l’ombre des hiéra rchies.

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