Un Parcours
Je ne vois plus de l’œil droit : je peux seulement distinguer des masses plus ou moins sombres dans une obscurité générale ! D’abord, j’ai pensé que ça se rétablirait tout seul, que l’œil se réparerait naturellement ; je ne l’ai pas fait examiner. Est-ce un stupide entêtement de ma part ? C’est tout de même peu ordinaire, cette série continue d’assauts physiques : les « media » de nos jours regorgent de thérapies et de techniques d’interprétation des troubles corporels et de leur résolution et, sans doute, si j’en faisais l’effort, je dénic herais quelque recette pour « comprendre » d’où me viennent ces petites catastrophes et comment les « guérir ». Mis ma compagnie, depuis toutes ces années, est Ton Agenda, Douce Mère ; et je ne vois pas, ne ressens pas la nécessité de s’adresser ailleurs, à moins que Tu m’y conduises… Mais, pour l’amusement, on peut énumérer ainsi : côté droit – un kyste au-dessus de la tempe, probablement du sébum, une nouvelle lésion cancéreuse sur la narine droite, l’œil mis hors service, le doigt majeur incapacité, la hanche droite déjantée ; côté gauche - une lésion cancéreuse sur l’avant -bras, un kyste sur la plante du pied (probablement autour d’une épine) ; milieu – le risque plus ou moins permanent d’adhésions intestinales à la paroi abdominale, une paralysie partielle des nerfs depuis les lombaires jusqu’aux pieds, avec les douleurs et les ankyloses attenantes… Je dois en oublier ! Depuis des années, il y a ce manque, cette peine : nous n’avons pas saisi, en Auroville, pour le travail de la Force, la nécessité impérative de ne pas mentir : de ne jamais mentir, d’aucune manière. Et lorsque crise il y a, le fait de ne pas avoir observé cette loi nous rend impuissants et ineffectifs : la vulnérabilité est générale. La Force n’est pas avec nous.
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