Un Parcours
Les fonds sont presque épuisés ; j’envoie à la sœur de Janaka un compte- rendu détaillé de toutes les dépenses jusqu’à ce jour, espérant qu’elle consentira à financer les reste des travaux, par fidélité au souhait de son frère. Pat, Barbara, Akash et d’autres voisins protestent – se plaignent de la musique que joue Krishna sur son nouvel appareil, à plein volume, une musique épuisante, sans charme, et sans égards, mais cette prise de position en groupe ne peut qu’envenimer… S’il agit ainsi, c’est qu’il n’est pas bien et, tant qu’il ne vient pas vers moi, je ne peux rien. Yaap semble avoir réalisé que sa place n’est pas à Ravena et qu’il doit construire sa propre hutte et, pour la première fois, le contact est simple entre nous. Nous avons terminé la surface de la terrasse la plus haute et tout l’espace créé s’ouvre calmement. Ce lieu est vraiment dédié « au Juste, au Vaste et au Vrai » et je prie que cela soit non seulement respecté, mais vécu et partagé ! Le domaine de la vie est celui où je ne trouve pas le chemin ; je le trouve au-dessus, en arrière et même en-dessous, mais là, tout demeure incertain, divisé, trompeur, maladroit, déformé, piégeur et le plus souvent pénible. C’est pourtant dans ce domaine que la plupart des « échanges » et des rencontres se situent, où la plupart des personnes que je rencontre cherchent à se situer et à s’exprimer et à s’accomplir – ce qui me semble absurde : mais je vois bien, dés que je m’en retire, l’autre personne se sent délaissée, ou trahie. Selon la « croyance » normale, un jour la personne juste arrivera dans ma vie avec la clé de mon cœur, qui m’ouvrira à ce chemin de partage et de « communauté »… En est -il vraiment ainsi ?
268
Made with FlippingBook flipbook maker