Un Parcours

Krishna devient impossible, un poids qui affecte B. profondément et qui m’éloigne de lui ; il lui arrive trop souvent de mentir, et tout devient dramatique et pour rien, juste du gâchis. Pour le premier anniversaire de Samuel , j’obtiens la permission de l’emmener dans la chambre de Sri Aurobindo, où il reçoit sa carte de Bonne Fête et une grande rose rose. Un grand séminaire de la jeunesse, avec des étudiants de nombreux pays, a lieu ici et j’héberge deux d’ entre eux , l’un de Fiji et le second du Nigeria. La cérémonie de clôture est très belle et il s’y dégage une aspiration psychique de la Terre et je me mets à pleurer, pleurer, avec aussi le sens de notre insuffisance ici, en Auroville, comme une blessure. Il y a toujours ce besoin de servir – un ultime bastion de l’ego ? -, et pourtant rien de ce que je fais ou « produis » ne semble jamais être utile ou utilisé, sinon par mes détracteurs ; j’écris, je peins, je développe un environnement, je peux construire, aménager, habiller, tisser, je voudrais rédiger une sorte de guide pour l’éducation nationale dans les milieux ruraux, je voudrais créer des lieux collectifs harmonieux, et ainsi de suite et, à cause de ce silence qui accueille ce que j’émets, probablement, je me désiste ou j’abandonne ou renonce… La petite fille de Coni et Luigi, Auroyami, est née le 12 Mars à Cluny, un accouchement difficile ; et J ohn a été emmené à l’hôpital presque inconscient, une hépatite sévère et des calculs dans les reins. Colette arrive. René aussi arrive, ayant laissé deux semaines « libres » à Colette, un René un peu fou et fiévreux.

Colette et René repartent et, dés le lendemain, Krishna arrive avec ses affaires et je dois lui demander d’attendre un peu ; il accepte et

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