Un Parcours

Je réalise alors que, quoique je fasse, cela ne peut que troubler l’équilibre d’Auragni, puisqu’il n’y a pas d’ouverture à une résolution libre et… plus courageuse. Et ainsi, j’apprends à accepter cet éloignement forcé. Mais cela m’affecte, évidemment, et il arrive que je bousille le travail : j’ai dû refaire tout un coffrage, avec un Roger (Jeevan) plus âpre qu’à son habitude, comme pour me montrer mon insuffisance ! Le milieu humain a encore changé, chacun suivant ses priorités personnelles : Cl. et V. sont partis d’Auroville avec Jayaura, probablement surtout pour satisfaire un besoin de sécurité en V. ; comme presque tous mes amis, ils connaissent Colette et elle a à cœur de les accueillir lorsqu’ils passent à Paris, et cela a toujours été ainsi ; et ainsi la petite famille séjourna quelques temps dans ma « chambre de bonne » sous les toits. Francis S. a construit dans Sincérité, tout près, une petite maison carrée avec sa compagne Minou, un peu bâclée, sans charme et mal orientée , et cela m’a fait réaliser que je n’aurais pas la possibilité de veiller à l’harmonie d’un grand espace com mun comme je l’avais quelque temps espéré , puisque chacun revendique la liberté de suivre son propre conseil. Chaque année l’herbe est plus drue, la végétation plus robuste, les animaux plus nombreux : la réponse de la Nature est pleine de promesse.

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