Un Parcours
nécessaire, ou prioritaire, de matérialiser mon engagement, physiquement et inconditionnellement, et donc de demander la permission de me joindre à Auroville. A vrai dire, je ne faisais pas une grande distinction entre Auroville et l’Ashram – à l’Ashram, c’était la certitude vivante et concrète de la présence de Mère, la grâce de se trouver dans l’atmosphère de Son travail, et j’y aimais les gens ; à Auroville, dans ce grand espace encore vierge et rude et splendide et ouvert, avec le rouge orangé de la terre et le soleil et les gens des villages voisins, leurs regards et leurs sourires, et ces individus qui essayaient de se donner, de se livrer à une aventure sans nom, je ressentais une affinité comme générique, mais pas encore l’aspiration qui se manifestait auprès du Samaddhi, dans la cour de l’Ashram – là, c’était solide et indubitable. Cependant, il semblait plus sensé de demander à me joindre à Auroville, d’autant plus que les admissions à l’Ashram étaient devenues très rares. Je souhaitais aussi que tout Lui soit présenté, le plus succintement possible, afin de ne pas aourdir Sa tâche ; par exemple, il y avait la question du service militaire : je n’avais pas de statut d’étudiant et ne connaissais aucun moyen ordinaire d’éviter l’injonction, à moins d’opter pour le refus volontaire en tant qu’ « objecteur de conscience », mais ne savais pas comment m’y prendre. D’après les normes, il était plus que probable que je serais appelé, ou convoqué, dans l’année. Alor s j’écrivis à Mère à nouveau et Françoise lui porta ma lettre : « Douce Mère, dans l’état actuel je ne puis rien dire de ma sincérité, mais es- tu d’accord pour que je demande, par Kiran, une prolongation d’un an de mon visa, malgré le fait que j’aurai prob ablement à retourner en France pour essayer d’obtenir la
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