Un Parcours
purée d’olives ou de pistaches, pour les Lui apporter sur son plateau – elle allait alors toute droite le long de la rue jusqu’au portail de l’Ashram, pareille aux pretresses de l’Egypte ancienne - , l’insistance de Mère pour que l’atmosphère autour de toute préparation de la nourriture que Son corps absorberait devait être claire et réceptive et purifiée, afin de ne pas ajouter à l’obscurité qu’Elle devait constamment offrir à la lumière de la conscience nouvelle… Ainsi, chaque instant qu’Elle consacrait à ceux qui venaient à Elle en était d’autant plus appréciable, et l’attention qu’Elle portait à chacun individuellement d’autant plus exemplaire de Son don absolu. J’écrivais souvent à Colette, enfin, le plus régulièrement possible ; maintenan t que mon choix s’était éclairé, maintenant que je savais que mon chemin de vie serait aux pieds de Mère, je cherchais à le lui communiquer sans la heurter ni lui imposer quelque incompréhensible changement, qu’elle vivrait peut -être comme une disparition, ou une démission, avec inquiétude ; il me sembla que le meilleur serait de l’inviter à venir pour une visite d’une ou deux semaines – et l’approche de mon vingtième anniversaire pourrait être une bonne raison et occasion de cette démarche autrement trop intimidante ; l’Inde, vue de France, était comme un autre monde un peu effrayant, trop immense, trop complexe, trop différent, trop peuplé, trop, trop… J’écrivis encore à Mère à ce sujet : « Mère totale, à propos dela visite prochaine de ma mère, et peut- être d’une femme amie, en Inde et à l’ashram : il m’a semblé préférable d’aller chercher ma mère à Bombay, en tant qu’intermédi aire entre elle et Toi, entre elle et ce que Tu éclairciras de son être. Elle et moi avons, je crois, un rapport très positif, déjà assez libre, et dont l’équilbre
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