Un Parcours
Orientation
Pour mes quatorze ans j’avais formé le projet de me « dépuceler » correctement, c’est -à-dire avec une fille ou une femme, pour être à la page et prêt à tout. L’occasion m’en fut donnée lors d’une visite d’été à Claouey, où une jeune fille plus âgée, de nature assez passive ou presque léthargique, mais complice et volontaire, s’était rendue disponible ; mais je n’y avais trouvé aucun plaisir, c’était presque mécanique et elle était trop ouverte, trop soumise, il n’y avait eu aucun sens d’un passage ou d’un c hangement physique initiateur. Il a fallu attendre un peu ; ce fut Ode qui, je crois, m’a le mieux introduit à la dimension de l’acte sexuel entre un homme et une femme, comme ce fut elle qui m’initia au haschich, à l’herbe, et un peu plus tard au LSD. Ode était aussi d’une dizaine d’années plus âgée, une aventurière d’origine marocaine, juive arabe aux traits typés, de grands yeux noirs étincelants, une chaleur corporelle émanant d’elle, une énergie farouche, et une insolite élégance. Elle n’était pas gran de, ni très charnue, mais sa présence physique était vibrante. C’était l’époque des bourlingueurs opiomanes et elle avait été la compagne de l’un d’eux (Gabriel P.) ; il y avait une mystique dans ses gestes et ses actions, un sens du rituel lorsqu’elle m’ invitait à partager une expérience ou une autre, elle avait brisé des barrières, beaucoup exploré et appris à ne pas trop attendre d’autrui. Elle était excellente photographe, comme l’était son amie Fiametta, et c’est ainsi surtout qu’elle assurait son bud get.
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