Un Parcours

labourent les champs ou tissent des couvertures ou enseignent à l’école. Or, elle était aussi l’une de ceux qui s’étaient rendus à Delhi en tant que délégués de la communauté pour y rencontrer jusqu’au Premier Ministre, à plusieurs reprises et, par elle, et quelques autres, j’avais une impression assez claire des multiples pièges et obstacles sur le chemin d’une autonomie officielle et d’un avenir relativement indépendant. Et nous avions notre « Général », Major General Krishen Tewari, connu de nous tous comme « Krishna », que Kamala, sa femme et compagne de sa vie et mère de ses quatre filles, insistait à prononcer « Krishen » : un fils de la Mère, intègre et discipliné, habité d’une bienveillance indéfectible, mais clair dans ses perceptions et sa compréhension des enjeux, déterminé à mettre au service d’Auroville sa renommée (considérable dans l’Armée Indienne) comme ses capacités de conduite exemplaire ; et il en eut, du travail ! Car, même dans les grands bureaux des maîtres du pouvoir, il commandait le respect et une certaine déférence et ce qu’il affirmait devait être considéré. Sa seconde fille, Deepti, et son compagnon Arjun étaient devenus de vrais amis et ma relation à Krishen et Kamala s’est enrichie avec les années, grâce à leur indéfectible accueil malgré mes frasques et mes diverses réputations. De tribunal en tribunal, en quête d’une formule acceptable par le Gouvernement pour qu’Aur oville puisse exister et son expérience se développer selon ses propres lois intérieures au service de l’avenir de vérité consciente que Sri Aurobindo et Mère étaient venus annoncer et appeler sur la Terre, une sorte de figure hybride s’étoffa graduellemen t, qui donnerait au Gouvernement central de l’Inde le contrôle des terres et des biens tout en lui attribuant la responsabilité de veiller à l’indépendance des Auroviliens dans leur aventure collective. Une fois je cédai à mon besoin de communiquer directement avec Satprem et lui écrivis en résumant me hésitations, à quoi il répondit rapidement :

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