Tome 2 Défaire les murs et aller

elle irriguait d’un sang noir la ré alité de ce monde humain, de cette étape évolutive, et nourrissait tout le drame de notre humanité, cet apprentissage par les dualités et les opposés, par la souffrance et la cruauté, la perversité, la laideur et la duplicité. Et ce questionnement devenait plus intense et j’ai vu cette source de négation, cet absolu de refus, peu à peu se rétracter et se densifier, rétracter, densifier, comme une masse de plus en plus réduite et puissante à la fois, une pure obscurité – sans appel ni recours ni alternative, une concentration si puissante qu’elle peut tout détruire, tout annihiler, mais elle ne le fait pas. Et il y a eu alors un état que je ne peux pas définir, la question devenait regard, regard, comme le regard de l’éternel , et aussi comme une prière, une prière cruciale – et c’était comme le symbole de la porte qui doit s’ouvrir pour l’avenir. Et là, je n’ai vraiment aucun mot. Il me semble qu’il y a là une clef, ou l’esquisse d’une expérience à venir, en rapport direct avec la nouvelle conscience – et avec la condition présente du monde terrestre. Aujourd’hui, dimanche, nous ne sommes pas tenus à des heures fixes par la présence des enfants et ce n’est qu’en début d’après - midi que nous nous sommes tous retrouvés pour nous réchauffer avec une potion revigorante de Zeidr – les jours s’écourtent et l’air est aiguisé – et que nous avons ensemble regardé « notre conte » ; initialement, c’était une entreprise « éducative » qui permettrait à cette bande d’enfants et d’adolescents de pratiquer et d’exprimer ce qu’ils apprenaient ici avec nous dans leur propre développement, de « partager » justement, comme le condensé, le miel de leur expérience ici ; puis au cours des préparations et des études de chaque tableau, notre accompagnement, par leur regard et leur ouverture, s’est changé en participation égale et le

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