Tome 2 Défaire les murs et aller

Onzième dimanche

Ce matin j’ai couru avec toi sur le triangle, le ciel s’était éclairci, et avait éclairci mes priorités : il me faudrait donc ainsi exprimer notre conte ; nous l’avions travaillé sans aucun plan et maintenant il faut l’ordonner. Auparavant, je voudrais noter quelque chose que je t’ai déjà raconté avant que nous allions courir – c’est d’ailleurs en partie pourquoi j’ai eu besoin de t’accompagner, comme une offrande d’énergie à deux, un rétablissement des perspectives, car j’étais très secouée ! C ’était une sorte de rêve éveillé, à demi - éveillé, plus qu’une méditation, presque une expérience vécue mais en l’observant en même temps, et cela évidemment se présentait comme un indice, une approche, une nouvelle compréhension de la réalité du mensonge. C’était avant l’aube, je m’étais levée un moment et, me recouchant, ce questionnement très intérieur sur la nature et le rôle du mensonge s’est animé dans ma conscience ; il y a-t-il un mensonge fondamental, il y a-t-il un mal fondamental, et pourquoi, et cela peut-il évoluer ? Et alors, sans aucune sorte de raisonnement, j’ai commencé de voir ou percevoir cette négation absolue, positive, irréductible, de toute existence – de tout devenir, de toute harmonie, de toute vérité, de tout amour, de tout sens et de toute essence -, une négation inatteignable, inassaillible, et … parfaitement légitime : la contradiction, cette contradiction qui ne sera résolue que lorsque la manifestation aura réalisé l’Une Présence. Et j’ai suivi ce fil et vu que cette négation se tient à la source de tout ce que nous vivons comme le mal et le mensonge, comme si

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