Tome 2 Défaire les murs et aller

Il y a, quand on est devenu un peu tranquille, une sorte de collectivité dans le corps, qui est très sensible à une certaine qualité d’émotion ou d’aspiration et y répond immédiatement, un peu comme un petit enfant à la voix de sa mère. Il y a en fait deux approches distinctes : mentalement, intellectuellement, nous observons et constatons et vérifions avec une précision croissante que nos corps sont régis par une complexité qui dépasse entièrement notre entendement, accomplissant constamment une multitude d’opérations simultanées que nous serions tout à fait incapables de gérer, encore moins de comprendre. L’autre approche est dans l’expérience, la confiance, une sorte d’écoute et de fraternité solidaire qui permet de percevoir l a vie même des cellules qui toutes collaborent par la loi ou la vérité de leur nature. Quelque soit l’approche, notre jugement util itaire et foncièrement égoïste de notre corps, enfin convaincu de sa grotesque, impardonnable arrogance, s’est défait – bien qu’il laisse de nombreux plis et toutes nos « mauvaises habitudes ». J’entends la voix de Svanil rythmée par des percussions et soutenue par un grand élan harmonique pour la marche, la marche sans compter, pour le monde, pour rien, et pour tout. Tu as composé ceci les deux derniers jours, tu en étais habité, et nous sommes portés par sa vigueur et sa foi.

Et bientôt je vais te retrouver et regarder avec toi comment le mieux traiter ce « conte ».

***

97