Tome 2 Défaire les murs et aller

approchions d’un moment décisif pour la Terre ; il y a toutes les forces qui œuvrent pour établir leur contrôle sur l’humanité tout entière – mais je crois qu’elles n’ont pas une seule vison commune de l’usage qu’elles veulent faire de ce contrôle une fois assuré, je crois qu’il y a ironiquement quelque dissension quant aux objectifs qui les mobilisent et motivent -, et il y a une certaine variété de forces qui résistent à cette volonté de contrôle exclusif, pour des raisons différentes. Mais ce n’est pas tout : il y a la Conscience qui veille et travaille silencieusement dans les cœurs et les êtres éveillés ou s’éveillant. Et comme dans les coulisses, ou en arrière-plan, se dresse la silhouette d’une telle catastrophe, que toute possibilité de progrès de la conscience humaine incarnée serait anéantie. Tout ceci dépasse probablement le sens et l’intention des paroles de Chardon au matin, mais en fait, peut-être pas, dans la mesure où, de manière subliminale, nous sommes tous doués de perception, même si nous n’avons ni les pensées ni les mots pour nous en rendre compte mentalement. Les jours s’écourtent et déjà les enfants referment derrière eux le portail ; ce silence dans l’activité, cet après - midi, m’a rassérénée : Sémion et moi, exemptés de classe, sommes allés au ravitaillement, poussant le chariot jusqu’à la ferme de Léa, tandis que tu conduisais discrètement les envolées de tes apprentis musiciens ; Léa nous attendait au bord du chemin mitoyen malgré la bruine persistante et nous a aidés à rassembler les victuailles de la semaine – les œufs, les lentilles, les épis de maïs, le lait caillé… Notre petit véhicule est bien suspendu et plusieurs casiers peuvent s’y encastrer, et le chemin

86

Made with FlippingBook. PDF to flipbook with ease