Tome 2 Défaire les murs et aller

créateur, est déjà préparé et doit être adapté ; c’est, je crois, par la rencontre des deux que l ’être de transition peut commencer d’apprendre la vie nouvelle sur la Terre. Ainsi, cette substance homogène, une substance exempte de tout mélange, se présente à nous comme un emblème ou une preuve ou un signe tangible (dans la conscience éveillée) de la réalité véritable, tandis que, du côté de la Nature et de ses richesses, la conscience physique instrumentale identifie les moyens les plus aptes à servir cette transition physique et matérielle – organique ; dans cette perspective, la classe de Tohar est très instructive : avec ces technologies de photographie par microscope, par exemple, circuler dans les couloirs et les espaces d’une termitière est une aventure qui laisse songeur : l’espèce humaine n’est -elle pas, du point de vue physique, la plus dénuée, la plus vulnérable ? Et cette espèce, notre espèce, notre race humaine, arrive au bout de ses ressources : l’énergie, l’habitat, notre relation à l’énergie, notre relation à l’habitat, doivent changer ; dans nos classes et nos ateliers, nous essayons de préparer les enfants, de les alerter à d’autres perceptions de la réalité matérielle, afin qu’ils puissent recevoir l’inspiration et les clefs d’un avenir possible et souhaitable. Le soir, déjà, nous revient ; de mon écritoire, je vois un peu de la roue de la Mère, d’un angle oblique et, par instants, la manche ou l’épaule ou la nuque de Fran ou de Sémion qui s’affairent à disposer les petites lampes qu’ils allumeront plus tard pour notre concentration ; alors, pour que la forte brise du large ne les éteigne pas, ils pousseront un battant au bout du sentier pavé qui, d’entre nos alvéoles, conduit vers le triangle ouvert.

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