Tome 2 Défaire les murs et aller

pour sortir de son inertie naturelle ou de l’état d’ « ennui » qui la réduit à une coque creuse, ou même, lorsque le contexte est particulièrement pénible ou dangereux, à une angoisse indicible qui s’y recroqueville. Très rares, exceptionnels sont les enfants qui savent trouver en eux- mêmes les ressources de présence et d’écoute et d’inspiration leur permettant d’accompagner leu r croissance corporelle d’un progrès de conscience continu. (Et c’est le cas de Sémion ! Mais, à des degrés divers et encore incertains, cette capacité semble grandir en tous ces gosses qui partagent nos journées à présent.) mort pour l’alimenter à la saison froide, et chaque espace individuel a son petit brasero au charbon de bois (que nous préparons une fois l’an), mais il faut tout de même calfeutrer toutes les ouvertures et bien se couvrir ; ils ont ce projet, plus qu’un projet, de conserver une température minimale en faisant circuler de l’eau chaude le l ong des parois internes ; je ne suis pas certaine d’avoir bien compris le fonctionnement, mais cela intéresse beaucoup quelques-uns de nos élèves, qui ne tarissent pas de suggestions (surtout le Mont et Ruffian, mais aussi Tocsin, qui semble avoir une disposition innée pour les espaces et leurs relations). Mais ce matin Yaël aidait Tohar, en opérant projecteur et visionneuse, à donner une classe sur l’habitat chez les espèces non-humaines – termitières, ruches, nids, coques, chrysalides et galeries, antres et tunnels et tanières et formes secrétées – et j’y avais amené mes propres élèves afin qu’ils prennent note du Ces jours-ci Fran, Martin et Yaël sont absorbés par l’exécution et l’installation d’un appareillage de chauffage solaire ; nous avons un grand âtre dans la salle commune et disposons d’assez de bois

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