Tome 2 Défaire les murs et aller

Onzième mercredi

Que ne pouvons-nous nous souvenir à chaque instant que nous disposons du terrain et des outils nécessaires pour progresser, pour travailler, pour changer et devenir ? Que nous avons choisi nos corps et nos situations présentes pour ce travail ? Mais au lieu de cette perception active, nous sommes englués comme dans une sorte de résine opaque d’habitudes et de mouvements répétitifs, insensés, qui par leur incessante ronde nous usent et nous diminuent jusqu’à la défaite. Et ce n’est pas une faiblesse ou une confusion psychologique qui nous exposent à cette usure : ici, par exemple, chacun de nous a appris à se libérer des attachements et des besoins émotionnels et à tout déposer dans la clarté de la Force – c’est dans la conscience et dans la condition d’existence matérielles que se trouve la résistance. Dès qu’on s’élève un peu, on voit très bien la simplicité de l’opération nécessaire : il n’y a plus qu’à redescendre et se souvenir ! Or on redescend et on est comme paralysés par la seule mécanique en place depuis des âges… Enfin, il faut bien persévérer et durer et on va bien enfin trouer le système ! Quand on peut se concentrer dans une activité spécifique et y investir un vœu de perfection ou d’exactitude ou d’harmonie, ça va mieux, il semble y avoir une collaboration ; il faudrait que chaque instant soit tel. Ceux d’entre nous qui ont beaucoup travaillé avec des enfants, comme Gomat ou Jul et Jen ou Fran, savent que dans leur grande majorité leur conscience physique et corporelle demande à être investie, occupée, presque possédée par une activité d’ordre vital

76

Made with FlippingBook. PDF to flipbook with ease