Tome 2 Défaire les murs et aller

qu’une incompréhension, c’est sans appel. Je le traduis avec les mots qui me viennent par affinité, un autre le dirait sûrement différemment, mais le sens, la charge de cette expérience seraient les mêmes, nous le retrouvons, ce sanglot, dans chacun de nos regards, tout à coup c’est là, on ne peut que l’accepter, on ne peut que s’en remettre à la Grâce. Et ainsi, parfois, au cœur de ce privilège qui est le nôtre, vibre nt ce vertige et cet impossible appel, et il se peut que ce privilège seul puisse abriter et protéger le constat de notre condition et son offrande : ce n’est pas un privilège gratuit ou arbitraire, mais une protection ; comme l’est un cocon. J’écris ceci aussi pour me rappeler qu’il n’y a pas lieu de se sentir « injustement favorisé » par … quoi ?, le destin, le sort, le hasard ? Alors, moi aussi j’ai essayé mon costume, avec l’aide affectueuse et discrète d’Améthyste, qui s’y est beaucoup investie : c’est une robe serrée à la taille qui s’épanouit de cent plis comme un éventail en mouvement, couvre les bras et les coudes mais laisse la gorge et les épaules nues, toute d’un blanc argenté, un blanc qui scintille légèrement sans cesser ; Améthyste a pris soin de nouer mes cheveux en une longue tresse, qui est elle-même argentée ; cette robe me rend à la danse et au rythme de notre magie – cela m’a « consolée » ! Et, à présent, ce doit être H. qui tire les cloches du portail et, déjà, j’aperçois Yaël qui s’en approche pour l’accueil lir ; je m’en vais te chercher !

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