Tome 2 Défaire les murs et aller

Ain si H. va venir nous rencontrer tout à l’heure, et nous ne pouvons lui offrir qu’une empathie relative, réelle mais ineffective. Jusqu’à présent, nous nous sommes abstenus d’exprimer la moindre opinion ; si H. et ses collègues et camarades nous ont approchés avec une certaine ouverture qui est devenue confiance respectueuse , ce doit être en se fiant à ce qu’ils ont observé de notre comportement et de notre mode de vie d’abord, puis en constatant ou découvrant l’évolution de ces adolescents qu’ils nous ont confié au cours des dernières semaines ; je pense que sa visite a pour objet de nous faire partager le sens de leurs démarches et de leurs positions vis-à-vis des mesures de contrôle croissantes et intrusives que les « autorités » tentent d’appliquer même aux plus jeunes. Mais je vois et sens en toi une certaine perplexité, un questionnement, qui marquent toujours la présence de complexités apparemment insolubles – et ainsi je me prépare à un constat plus nuancé de ce qui est attendu, ou espéré de nous. Serons-nous appelés à répandre plus largement les fruits et les graines de notre unique privilège ? Parfois, ce peut être n’importe lequel d’entre nous, on est pris d’un sanglot inarticulé : le passage de cet état où nous sommes (l’état de conscience physique ordinaire qui est commun à tous les êtres humains vivant sur cette Terre aujourd’hui) à l’état d e conscience une et souveraine qui doit prendre la charge de l’évolution, dans l’individu, dans l’espèce et dans l’atmosphère terrestre, ce passage qui est une évidence pour l’être intérieur, semble si concrètement et irrémédiablement impossible, que l’on est saisi d’inanité : c’est au - delà du désespoir, c’est bien pire

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