Tome 2 Défaire les murs et aller

Je dois dire que cela m’a assez bouleversée.

Il me semble que notre plus grande difficulté – je veux dire pratiquement pour chacun de nous ici – est la lourdeur qui pèse sur la conscience physique, en rapport avec le besoin de se nourrir grossièrement, et celui de dormir ; il est encore si rare, exceptionnel même, que la conscience physique soit tout entière dispose, attentive et volontaire pour le progrès, la clarté et la simplicité de la perception directe, et ce fait, le fait de cette incapacité, est une cause de souci, presque de tourment, comme si nous étions des serviteurs piégés par le plombage d’un état qui nous est imposé, mais qui n’est pas le nôtre. De nous tous c’est Zeidr qui semble se débrouiller le mieux pour demeurer alerte et c’est bien souvent l’acuité paisible de son observation silencieuse qui se communique, comme si elle nous servait à tous d’organe de veille. Sémion lui aussi parait s’en tirer relativement indemne, mais j’ai noté qu’il suit spontanément un rythme plus l ibre pour se nourrir par exemple, ou pour s’exercer, un rythme adaptable et flexible et assez imprévisible, ce qui est probablement une sagesse en action… ! Dia aussi, qui se nourrit le moins de nous tous, c’est -à-dire qui ingère le moins de nourriture « extérieure », mais elle est en recherche et rien de concluant ne s’est établi encore. Pourtant, la situation générale et terrestre demande tant d’attention libérée, nettoyée de tout égoïsme, et n ous demeurons si conditionnés, dépendants et misérables… !

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