Tome 2 Défaire les murs et aller

J’hésite toujours avant de faire des « liens » ou des corrélations – par exemple entre les affaires terrestres et les difficultés rencontrées dans les microcosmes de nos corps, de nos organismes - , car c’est une tendance fâcheuse de l’ego mental pour se féliciter ou se donner une vue plus sublime de ses propres errances ; mais nos corps mentent moins : en fait, je crois que le corps ne ment pas, mentir lui est étranger et, s’il « ment », c’est justement sous la pression subconsciente d’une torsion qui lui est infligée par la petite personne égoïste qui l’habite. Et alors, lorsque nous nous retrouvons ainsi sans tâches immédiates, nous sommes à même de mieux communiquer ce qui arrive à nos corps, dans nos corps, à ce jour : il y a différents degrés ou types de désordre qui surviennent pour chacun, cela fait partie de l’existence physique, mais il y a aussi, et c’est ce qui retient notre attention, des évènements, des déplacements ou des épreuves qui semblent être en rapport avec une évolution ou un obstacle à un progrès de la conscience générale. Pour certains d’entre nous, je ressens plus facilement que pour d’autres la lutte, ou la résistance, ou la précarité dans leur expérience corporelle, tandis que pour d’autres, j’ai encore besoin qu’ils s’expriment, ou livrent quelque clef – non par un discours ou une explication quelconque, mais simplement une note ou un geste ou une moue, just e pour m’aider à situer la bataille ou la découverte, et après il suffit d’écouter, de suivre le fil, d’accueillir l’unicité de ce qui est éprouvé. Avec toi, c’est comme si tes combats se réverbéraient dans mon corps ; il en va presque de même avec Cleïm, avec Martin, Tohar, Dia, Gomat, Vrit ou Jen, tandis qu’avec Fran ou Yaël ou Loïs, Jul ou Svanil ou Zeidr, par exemple, il me faut encore une saisie, comme une mise au diapason ; avec Sémion, c’est encore autre

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