Tome 2 Défaire les murs et aller

Dixième samedi

Aujourd’hui, je peux l’avouer, je me sens soulagée de n’avoir aucune obligation particulière, à part la préparation du dîner avec Dia, qui est toujours une occasion de détente et de mise en place ou en perspective, grâce à sa sensibilité très subtile et précise, alliée à sa force de joyeux équilibre. Le temps est clair, ni trop lourd ni trop humide, cette aube devant l’océan était un privilège – lorsque l’on peut oublier, dans la divine grandeur de ce monde, combien ces corps sont encore vulnérables et, par leur dépendance, nous conditionnent à l’esclavage et aux limites. Ce matin nous avons tous eu besoin de rester ensemble autour de la table, à absorber, assimiler et situer les « nouvelles » du monde et leurs impressions ou formations attenantes ; il est de plus en plus nécessaire non seulement de faire le tri de toutes ces « informations » mais de les passer au rayon droit du discernement, parce que c’est comme si l’habitude de mentir s’était généralisée, ou au moins celle de tordre un peu, d’accommoder, d’ajuster, d’orienter, et alors on doit patauger dans un marasme de formations qui voilent la perception directe, sans parler évidemment de ces informations délibérément falsifiées afin de conditionner les « masses ». Ainsi, tu m’as écoutée, rejointe, rassemblée – il y a tant de reconnaissance à pouvoir ainsi s’accompagner.

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